Cochon de feu

Tandis que le nouvel an lunaire (connu aussi sous l’appellation nouvel an chinois) s’amorce en grande pompe et que les festivites battent toujours leur plein dans le quartier sinoide de Chiang Mai, j’en profite pour vous souhaiter a tous une bonne annee 2550, annee du cochon de feu!

Me revoila donc en Thailande, dans le nord cette fois, a Chiang Mai plus precisement, pour le dernier droit de mon periple en Asie du Sud-Est. Charmante et acceuillante petite grande ville que cette Chiang Mai, pittoresque en plus avec son ancienne ville enmuraillee, la douve qui l’entoure et tous ses wats, ces temples bouddhistes qui ponctuent la ville de leurs formes singulieres comme autant fleches pointees vers le ciel.

Dernier droit soit mais ceci n’a rien avoir avec une course. Je suis a Chiang Mai pour un mois complet duquel trois semaines seront dediees a l’apprentissage de l’art antique de la massotherapie thaie. J’ai deja termine ma premiere semaine d’etude a la reputee Thai Massage School of Chiang Mai et suis tout a fait confiant qu’au terme de cette formation, je serai en mesure pratiquer avec aise a mon retour et surtout de donner un traitement de qualite.

J’en entends deja dire: “Bon, checke le Khoury qui se trouve encore une autre vocation… Massotherapeute, c’est des folies ca!” N’empeche que l’idee a deja muri il y a longtemps, et qu’une formation officielle me permettant de joindre le College des masso-kinesitherapeutes du Quebec figure a l’agenda du retour depuis belle lurette. Par ailleurs, sachez que je n’ai qu’une vocation: la qualite. Peu importe ce que je fait, tout ce que je fait doit respirer, et ultimement inspirer, la qualite.

Professeur, concepteur pedagoquique, massotherapeute… Et quoi encore? Consultant, ecrivain, restaurateur, journaliste, humoriste, documentariste, life coach, promotteur, conseillier, guru… La liste est longue et rien n’est impossible. Interets multiples et varies n’est pas synonyme de conflit identitaire pour autant. S’il est mon destin que de devenir Pape, je ne m’en detournerai point!

Une bonne amie dont je tairai le nom m’a deja dit: “Mathieu, t’es bon dans tout mais t’es excellent dans rien.” Criant d’honnetete et de lucidite, elle m’a ouvert les yeux sur une realite bien tangible: Je n’ai pas encore trouve un domaine en particulier qui me donne envie de me depasser. Et peut-etre que je ne le trouverai jamais. Dans le travail comme dans le reste, j’ai simplement envie d’etre creatif sans me prendre trop au serieux.

Il y a des gens qui sont comme des montagnes: ils mettent leur energie a contruire une base solide et tendent vers un sommet assez bien definit d’ou ils pourront, lorqu’ils l’auront atteint, jouir des fruits de leurs efforts et apprecier leur position favorable. D’autres, sont comme des arbres: ils mettent leur energie a pousser dans toutes les directions, ne sachant quelle branche portera fruit ni quand mais pouvant toujours jouir d’un des fruits de leurs efforts lorsque la saison est propice.

Pour poursvivre dans la meme veinne, et vous laisser deviner quell type de personne je suis… deuhhhhh… ;), la masso thaie, dans mon cas, c’est comme un fruit prêt a ceuillir alors qu’on ne s’attendait pas a le trouver la et qui confirme que quelque chose en soi est bel est bien mur. Un heureux hazard en verite car la connaissance de cette pratique sera certainement l’element le plus precieux que je vais ramener dans mes baggages avec moi au Quebec. Et puis, vous verrez, avant longtemps, vous m’en donnerez meme des nouvelles…

Dans le vortex viet-namien

10 jours dans le sud du Viet-Nam, anciennement un pays connu sous le nom de Viet-Nam du Sud ;) c'est peu mais c'est assez pour comprendre une chose: Le petit dragon Viet-Nam decole comme une fusee.

Les Viets c'est plus travaillant que les fourmis c'est connu ca. Comme Quebecois on est bien places pour le savoir, et personellement, en tant que prof a la CSDM, j'ai toujours eu un penchant favorable pour ces petites tetes brillantes, auto-disciplinees et toujours souriantes.

Durant mon road trip dans le delta du Mekong, j'arretais pas d'entendre Dede Fortin et d'entonner avec lui:"Bon Dieu donne-moi une job, chu pret a bucher comme un Viet..."

Alors comment ce fait-il que ce peuple avec un sens inne des affaires s'est trouve une vocation communiste? Mystere et boule de gomme! Officiellement, le Viet-Nam est encore sur la liste des pays communistes mais dans la realite, rien n'est plus contraire.

Paris a la tour Eiffel, Moscou le Kremlin, New-York le statue de la liberte, chaque grande ville qui se respecte a sa marque de commerce, une image qui se veut son visage devant le monde entier. Eh ben HoChi Minh City ou Saigon,appellez-la comme vous voulez, c'est ce que font les Viets de toute facon, a son marche central de Cho Ben Tran... Et c'est la porte principale du marche, situe en plein coeur de la ville, qui est l'embleme de la metropole, et par defaut celle du pays lui-meme. Ca, c'est business!

Dans la capitale ou dans les coins plus recules que j'ai visite, l'activite economique semble connaitre un essor fulgurant, et selon les previsions, la pays devrait connaitre dans les annees qui suivent la 2e plus forte croissance econimique en Asie, tout juste derriere la Chine et supplantant par le fait-meme la Thailande qui ralentit quelque peu. Success!

Les travaux d'infrastructures se succedent dans les petites villes et vilages qui ponctuent le delta du Mekong, les capitaux etrangers affluent dans les grandes villes et le tourisme fleurit aussi un peu partout. Quand ca va bien, ca va bien!

En arrivant au pays, un operateur d'autobus me disait fierement qu'a Saigon, il y a 6 millions d'habitants et 4 millions de Honda (c'est ainsi qu'ils appellent les scooters et autres mobilettes par ici). La question que tout le monde doit se poser par les temps qui courent est: "Comment faire pour en vendre une aux 2 millions qui reste?"