Educated through school of hard knocks, buddhist and taoist philosophy, academia (MA in education) and some mind expanding experiences.
Inspired by the zombie dreaminess of ordinary "conscious" daily life and the often more awakened states of dream I do my yoga while sleeping.
Et vlan! Apres un transit eprouvant mais agreable d'Anjuna, Goa, a Bombay en bus de nuit, un vol international pour Bankok, un vol domestique de Bangkok a Surat Thani dans le sud de la Thailande, un autre bus et enfin un traversier geant, Manu et moi avons atteri sur l'ile de Kho Samui.
Ici, ce n'est pas vraiment la Thailande, c'est plutot La la land. Et ca fait du bien! Me voila enfin dans la portion vacances de mon voyage. Goa c'etait un succedane de party, une retraite au soleil, le Passe-Partout rencontre la Villa-des- ti-vieux de la fiesta; ici a Samui, c'est Disneyland rencontre Babylone!
Imaginez une semaine...
Et pour un premier Noel Vert au Quebec je vous envoie plein d'amour et d'energies positives. Pour 2007: bonne sante et bon succes. Ne laissez pas vos resolutions s'envoler avec les maux de tetes du 1er Janvier. La mesure de nos reussites est la grandeur des sacrifices a faire pour y parvenir. :)
Don't believe the hype! Le Goa qu'on s'imagine est mort depuis belle lurette. Les hippies, les partys impromptus sur la plage du soir au matin, la debauche de classe mondiale, c'est mort et enterre.
Depuis 10 ans deja les autorites locales s'eforcent de mettre les batons dans les roues a cette foulle ecclectique de betes de fete qui cherchent a s'eclater a sa maniere et sans taboos. A coups de legiferation et de permis bidons, ils ont chasse les fetards des plages aux montagnes et des montagnes a rien du tout. Le soirees sont maintenants restreintes exclusivement aux discos avec prix d'entree et tout. Goa ne veut plus des backpackers peace and love and music, elle veut les touristes grand marche avec leur tonne de fric qu'ils sont pret a balancer a gauche a droite parce que de toute facon, c'est moins cher qu'a la maison, sans compter Ibiza, Chypre ou autre.
Des beaux jours qui ont fait la renomme de cette toute petite province indienne a majorite chretienne, reste seulement la desormais peu reluisante enclave de Chapora ou s'entassent les buzzes, les drogues et anciens baba cools devus vieux finis. Ici on peut encore fumer le chillum en pleinne rue, boire des bieres au prix du depanneur et manger des salades de fruits enormes a 70 cents, creme glacee en prime. Mais le tout a un vibe malsain genre vielle scene de drogue du types: Suis plus cool que toi parce que ca fait plus longtemps que suis ici, suis plus brule, me couche plus tard... Du monde de 20 a 70 ans et les vrais ados ne sont pas ceuz qu'on croit!
N'empeche, en 10 jours (et c'est assez), si je me suis amuse a Goa c'est sous les palmiers tranquille ou a jouer aux echecs avec Manu autour d'un chai. Quleques rencontres sympatiques, des Bulgares, un Mexicain, des Russes, une ou deux petites sorties et un feu memorable sur la plage, et voila c'en etait fait de Goa.
Goa, pour moi c'est - Veni, vidi, vinci - et pour toi c'est - Alea jacta est - Va et meurt en paix, t'as connu de beaux jours et ton mythe survivra.
Dans un pays rude comme l'Inde ou la vie se limite trop souvent a l'essentiel, arriver a Bombay c'est comme arriver a une oasis apres avoir traverse le desert.
Bombay, il faudrait plutot dire Mumbai maintenant que plusieurs villes, institutions et monuments en Inde ont repris leur nom indien dans une vaste campagne d'evacuation de la culture coloniale britanique, bref, cette megalopole indienne.... a tout pour plaire aux etrangers. C'est franchement le seul endroit dans tout le sous-continent ou un touriste ne se sent pas depayse. Tu te ballades dans une rue et c'est Beunos Aires, tu tournes un coin, ca ressemble a Londres, tu prends l'air au bord de mer et c'est le malecon de La Havane, et pour se rafraichir un peu, tu t'asseois dans un bistro style parisien avec la clim en plus! Succes!
Ici c'est le premier monde et ca se voit, ca se sent, ca se goute et ca s'entend. Comme des rois on a vecu dans Colaba, le quartier le plus branche en ville. Comme des roi on a mange, comme des rois on a bu des cafes exotiques a des prix honteux en comparaison au cout de la vie, comme des rois on a danse sur des grooves rafraichissants de house et d'electro au mileu du jet set Mumbaiker, des filles de millionaires et des producteurs cokes (et les wannabes artistes qui les courtisent) dans des clubs qui feraient palir n'importe lequel en Amerique ou en en Europe. A titre indicatif, l'entree au club Athena est a 1 500 roupies (40$ can.) et ca n'inclus meme pas une consommation. Heureusement, j'avais un contact ici qui a pu nous mettre sur la guest list, mais n'empeche que ca aurait valu la peine de payer juste pour voir ce que l'argent peut acheter de mieux en matiere de clubbing.
Dans tout les sens du terme, Bombay c'est la ville lumiere de l'Inde. Ici quiconque a droit de vivre comme il veut, ce qui est unique au pays, et meme si en marge de ceux qui vivent dans la voie rapide, plusieurs vivent Bombay plutot the hard way, on dit que dans cette ville, personne ne va se coucher le ventre creux, meme si on dort dans la rue. Et pour le touriste de passage, ca fait du bien a savoir meme si le contaste misere-richesse reste encore quelque fois dur a voir.
Voir Varanassi et mourir, tel est le reve de millions d’Hindous. Mourrir et etre incinere dans le plus sacro-saint des lieux de tout l’Hindouisme, c’est obtenir une passe V.I.P. pour le nirvana. Pas surprenant que tout les fervents croyants veulent finir en cendre dans le Gange.
Vie et mort cohabitant dans un quotidien ritualise au maximum dans cette ville sainte et c’est beau a voir. Une fois remis du choc que provoque la densite de population dans cette zone urbaine ou l’on vit caremment les uns sur les autres, on arrive a entrer dans la valse et se laisser prendre par la magie des lieux.
Premiere surprise: le Gange est bien moins crote que je pouvais le croire. Dans l’imaginaire occidental, ce fleuve mythique est litteralement un egout a ciel ouvert, surtout a Varanassi ou les images de corps a demi incineres a la derive sur les flots brunatres sont tout ce qu’on peut se rappeller avoir vu ici ou la, dans quelconque documentaire sur cette Inde qui nous fascine et nous degoute a la fois. Non, le Gange n’est pas une diharee nauseabonde glissant peniblement en aval. C’est un fleuve fortement pollue, presque mort par endroit, mais rien qui ne peut supporter de comparaison avec les grands fleuves d’Europe, d’Asie et meme d’Amerique. Ici les dechets sont surouts organiques, chez nous peut-etre un peu moins mais les dechets industriels s’ocupent du reste. Bref, meme pour un gringo comme moi, assi sur le bord de d’une chaloupe en bois, le Gange invite a un bain de pied sans arriere pensee.
Le reste de l’enchantement vient du fait d’etre temoin de ces masses qui vivent cette danse sans fin de la vie et de la mort, sans joie ou peine immoderees, simplement comme comme une consequence du temps qui passe, du fleuve qui coule. La vie ici semble comprise pour ce qu’elle est, pareille a ces centaines de cerf-volents que les enfants de Varassi font voler au dessus du Gange; quand le fil se brise, le cerf-volant disparait on ne sait ou. Et le vent souffle toujours…
Ce qu’il faut savoir de Varanassi, c’est qu’ici, on vie et on meurt sur les ghats. Sur ces grandes places publiques en escalier qui descendent dans l’eau, on vie et on meurt aussi et surtout, dans la joie. Les femmes ne sont pas admises sur les deux ghats crematoires a chaque extemite de la vielle ville et la raison est toute simple: on n’est pas la pour pleurer. Les pleurs tourmentent le defunt dans son passage. Toute cette souffrance ainsi exprimee risque de divertir de le defunt du chemin qu’il doit prendre et le garder attache a ce monde dans l’espoir delusiore d’aider ces proches dans leur peine. Le role des femmes est de rester au temple et de prier pour le defunt afin qu’il trouve le chemin du nirvana et sorte du cycle vie-mort-renaissance.
Un sejour a Varanassi c’est un voyage en soi. Un voyage au coeur de la vie et dans les endroits les plus intimes de l’existence. Il n’y a ni voiles ni mur pour chacher quoique ce soit, l’experience humaine de la plus glorieuse a la plus putride y est vecue sans fausse pretention ni fausse modestie. Voir Varanassi c’est n’est pas seulement comprendre une civilisation, c’est comprendre la Civilisation. Voir Varanassi, c’est redefinir ce qu’on entend par le mot vie car pour la premiere fois on peut la voir telle quelle est, ephemere, vibrante, sauvage et pure.