Surprises et stupeur au pays des Khmers
Decidement, le Cambodge c'est le pays de l'inatendu. Un vrai coup de coeur pour moi.
Apres les merveilles d'Angkor, c'est en arrivant a Phnom Penh que j'ai eu droit a ma deuxieme surprise: Hey, c'est pas une poubelle! Je ne sais pas pourquoi mais je m'attendais a Delhi alors j'ai eu un choc agreable quand j ai apercu a quel point le coeur de la capitale cambodgienne a un charme et une beaute tranquille qui lui sont tout a fait propres. La frenetique metropole regorge de temples magnifiques et de pagodes pittoresques, sans compter le fabuleux Palais Royal qui en est le coeur. En plus les habitants sont souriants et agreables, ce qui est trop souvent rare pour une grande ville.
Autre surprise, la ville portuaire de Sihanoukville. Des plages, en veux-tu? En v'la! Victory beach, Independance beach, Occeuteal beach, Ottres beach et j'en passe. Et bien que la ville connait un development sans bornes depuis les 5 dernieres annees, il est encore facile de se trouver un coin de plage perdu a l'abri des vendeurs de pacotilles et des touristes bedonants. Mais il ne faudrait pas parier que ce petit paradis restera perdu longtemps, dzans 10 ans ce ne sera peut-etre pas encore la Thailande, mais pas loin.
Malheureusement, il n'y a pas que de belles surprises au Royaume du Cambodge. La pauvrete est rampante dans ce pays classe 129 sur 177 sur la liste des pays ou il fait le mieux vivre. Et si cette misere est frappante, il y en a une d'une autre type, beaucoup plus insidieuse et fuyante. Le touriste de passage, meme l'expatrie venu s'installer a long terme et faire des affaires au Cambodge n'arrivera sans doute jamais a appercevoir les traces qu'a laisse le terrible regime des Khmers Rouges sur le coeur et l'esprit du peuple Khmer.
Plus de 2 millions de morts en moins de 5 ans de regime Khmer rouge. Un genocide qui n'en est techniquement pas un car pour etre qualifie de genocide, il faut qu'un groupe ethnique en elimine systematiquement un autre et les Khmers Rouges ont tue, torture, affame leur propre peuple au profit de leur Revolution.
Mis a part le musee de Tuol Seng a Phnom Penh et un memorial, erige en banlieue de la ville sur le site de fosses communes ou des milliers de cadavres furent enterres, rien ne parrait des attrocites commises. Pourtant, cela s'est produit il y a 25 ans a peine et les acteurs de ce drame sans nom, les complices du massacre, les victimes et leurs familles, les temoins impuissants, sont toujours la dans les villes, les villages, la campagne. Sans visages et sans noms, la folie meurtriere, les cicatrices les plus profondes la souffrance la plus crue, s'appellent ici Monsieur et Madame Tout Le Monde.
Aujourd'hui, la reprise au Cambodge passe par le developement de l'industrie touristique c'est indeniable. Mais la vraie force de ce pays c'est ce 60% de la population qui n'a pas 20 ans encore. Si le passe semble mort et enterre pour l'etranger que je suis, j'ose esperer qu'il demeure bien vivant chez ces petits Kmhers qui se baladent tout nus dans les rizieres afin que le Cambodge profond, loin des salons de Phnom Penh retrouve la vie paisible et insouciante qu'il connaissait il y a si peu et qui durait, a ce qu'il semble, depuis toujours.
4 Comments:
Triste mais joli texte Mathieu. On en veut d'autres.
Y.
Les élèves de secondaire 1, qui avec moi suivent tes péripéties, ont été franchement touchés par ton récit et les explications sur les atrocités commises par Pol Pot le despote et ses sbires. Si j'avais le temps et s'ils n'étaient pas si jeunes... je leur présenterait l'incontournable "The killing Fields"... little
présenterais... avec S...Shame on me! Ciao Mathieu!
Coucou mathieu!
2 fois en 1. C'est franchement touchant cette histoire que je ne connais pas vraiment. Je comprend le sens de la tranquilité qui appartient à la ville, que tu cite au debut de ton texte.
p.s. t'écris vraiment bien.
Valérie
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